L'exposition Taiwanaise



Notes d'exposition
Curatorial Statement

Taïwan, un pays insulaire au coeur de l’Asie, bercé par le Pacifique.
Les Taïwanais raffolent de bandes dessinées.
Chaque Taïwanais, au fil de son enfance et de son adolescence, entretient un lien plus ou moins étroit avec la bande dessinée. Certains ont même commencé leur apprentissage des caractères à travers des comics américains tels Petit Henri ou Snoopy, publiés dans les journaux pour enfants. D’autres on loué dans des librairies de quartier des mangas japonais comme Black Jack ou Slam Dunk, et passé ainsi tous les weekends et moments perdus de leur adolescence plongés dans la lecture d’un volet de la littérature nippone. Certains comics américains comme Spiderman ou Batman ont d’abord été découverts dans leur version cinématographique, tout droit sorties des studios hollywoodiens. Ce n’est que plus tard que les lecteurs taïwanais ont constaté l’existence de ces supers héros américains dans leur format papier. Il faut attendre l’âge adulte et les premiers voyages à l’étranger pour enfin être confronté à la bande dessinée la plus connue des Européens, Les aventures de Tintin, et parcourir le monde en compagnie du célèbre mais mystérieux garçon à la fameuse mèche blonde rebelle.
C’est une évidence : BD, comics, mangas, peu importe leurs noms, ils influencent tous le monde de la création taïwanaise. Et c’est au milieu de tous ces courants que les auteurs de BD taïwanais découvrent, s’inspirent et admirent, pour trouver leur propre style.
Cette année, vingt auteurs taïwanais, toutes générations confondues, ont été invités à participer au Festival international de la bande dessinée d’Angoulême. Certains illustrateurs, au sens de l’humour particulièrement développé, ont été révélés dans des journaux ou revues, d’autres n’ont cessé de publier leurs histoires dans des magazines mensuels. Le style des uns se rapproche de la science-fiction européenne ou américaine, tandis que d’autres auteurs de la nouvelle génération surfent sur la vague cosplay et s’appuient sur le tremplin qu’offrent les expositions pour se faire connaître. Tous les styles narratifs et graphiques sont représentés ici, sans exception.

CHEN Uen utilise l’encre de Chine pour faire revivre d’illustres personnages de l’histoire de Chine. C’est ainsi qu’il est devenu un grand maître, célèbre dans toute l’Asie. PUSH COMIC (Ah Tui), adepte du style européen, ne se contente pas d’écrire et d’illustrer de la BD de science-fiction, il suit en parallèle un autre chemin, celui de la confection de figurines de BD.
D’autres auteurs, comme RUAN Guang-Min et Xiao-Zhuang, mettent en avant le côté culturel local de Taïwan. Sous leurs pinceaux naissent de véritables tableaux, dans lesquels évoluent leurs personnages. La révolte de Wushe, de CHIU Row-Long, relate quant à elle un fait historique : le soulèvement des aborigènes contre l’occupant colonialiste japonais dans les années 1930. Cette BD a été adaptée au cinéma en 2011, sous le nom de «Seediq Bale», et a provoqué un véritable raz-de-marée dans les salles obscures taïwanaises. Les créateurs de la nouvelle génération, comme LI Lung-Chieh, Tpcat ou Chi, sont sortis de la voie traditionnelle. Ils se sont détournés de l’édition commerciale, à la recherche d’une autre direction. Ils se consacrent à la création pure et à la préparation de compétitions ou d’expositions collectives, et laissent libre cours à leur imagination. Bienvenue à Taïwan ! Nous pouvons maintenant mettre les voiles et partir ensemble à la découverte de cet océan de bandes dessinées.



Conservateur du pavillon taïwanais / Curator
Aho HUANG




Description de l’exposition
Exhibition description

Pour la première fois présent à Angoulême, le pavillon taïwanais témoigne, autour du thème "Taïwan, un océan de bandes dessinées", du développement de la bande dessinée taïwanaise depuis les dix dernières années et met en lumière la libre expression de courants artistiques variés.

Vague ; on peut diviser l’histoire de la BD taïwanaise en trois courants distincts :
● le courant d’argent (1950-1967) : à l’ère de la radio et de la télévision noir et blanc de l’après guerre, la BD s’impose comme support éducatif incontournable pour les enfants.
● le courant d’or (1985-1999) : grâce au développement des journaux en véritables magazines de BD spécialisés et sous l’effet de l’importation de mangas japonais, la lecture de bandes dessinées devient un loisir national et les scénaristes empruntent le chemin de l’excellence littéraire.
● la nouvelle vague Mix (2000-) : avec l’entrée dans l’ère du numérique, la bande dessinée papier voit son importance décroître, les illustrateurs recherchant continuellement de nouvelles plateformes d’expression. De l’Internet et du numérique à la création libre et aux expositions, du développement du multimédia à la combinaison de toutes sortes de produits, l’évolution des mélanges semble sans fin.

Vent ; le vent d’est a apporté la grandeur de l’histoire chinoise, l’influence des mangas japonais ; le vent d’ouest a apporté l’humour des comics américains, le style artistique recherché des BD européennes et le coup de pinceau de leurs auteurs.

Ecologie ; un pinceau, une feuille de papier : voilà l’âme de la bande dessinée. Page après page, l’album prend forme. La BD est en interaction avec le cinéma et la télévision, elle est la source de nombreux produits dérivés, le monde de la musique et de la BD se soutiennent mutuellement, et il arrive même parfois que le milieu scientifique, en quête d’inspiration, se tourne vers l’univers de la BD, pour trouver réponse à ses interrogations.
● BD + Musique / Comics + Music: 10 clips d’animation de Rock Records Co., Ltd.
● BD + Cinéma / Comics + Movies: Seediq Bale
● BD + Zen / Comics + Zen: Tsai Chih-Chung, dessinateur philosophe taïwanais & Tomorrow Studio Co.
● BD + Études théoriques / Comics + Academic Studies: Creative Comic Collection
● BD + Jouets / Comics + Toys: produits dérivés de la BD


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